La prévention des TMS

AU COEUR DES PROJETS DE CONSTRUCTION : 
LA PRÉVENTION DES TMS 

Au même titre que la prévention des accidents du travail, il devient urgent de repérer, sur les chantiers, les situations propices aux futurs TMS. C’est ce à quoi cet article va tenter de répondre.

AU COEUR DES PROJETS DE CONSTRUCTION : 
LA PRÉVENTION DES TMS

 Au même titre que la prévention des accidents du travail, il devient urgent de repérer, sur les chantiers, les situations propices aux futurs TMS. 
C’est ce à quoi cet article va tenter de répondre.


1. Les TMS : ça coûte !

  • Les troubles musculo-squelettiques représentent 88% des maladies professionnelles.


Les TMS sont la première cause de maladie professionnelle dans le secteur du BTP, entraînant des conséquences sociales, humaines, économiques.




  • 7 millions de journées de travail perdues :


Les TMS sont à l'origine d’un important absentéisme et de coûts d’indemnisation élevés. Quels que soient les métiers du bâtiment, les chantiers, ça use et les salariés, au bout du compte, peuvent en payer les pots cassés comme par exemple : la répétition des mêmes gestes, les postures de travail contraignantes et les efforts intenses dus au déplacement de charges lourdes.


  • Un enjeu majeur pour la santé et l'économie :


Les TMS induisent une perte de productivité et des difficultés de recrutement. Or ce n’est pas une fatalité :  il faut juste mieux organiser le travail pour éviter l’apparition ultérieure de TMS. Il est urgent de sensibiliser les professionnels sur les chantiers, à la prévention des TMS comme à la sécurité des salariés. Des solutions pratiques existent pour travailler dans un climat de sécurité.

2. Les troubles musculo-squelettiques en 2 temps, 3 mouvements :

  • Sur le chantier, des corps à l'épreuve :

À la longue, on observe des douleurs au niveau des muscles, des articulations et des tendons. Les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont :

  • les dos, avec des douleurs au niveau des lombaires (bas du dos)
  • les membres supérieurs (poignet, épaule, coude)
  • plus rarement, au niveau des membres inférieurs. Le plus connu étant l’hygroma du genou. (1)

On observe également une gêne fonctionnelle plus ou moins importante, provoquée ou aggravée par le travail.


  • Les facteurs de risque :

Santé publique France a publié en 2022 les résultats de l’étude Sumer (2) sur l’évolution des facteurs de risque (FdR) chez les salariés du bâtiment et travaux publics entre 2010 et 2017. Comme en 2010, cette enquête souligne qu’il y a deux fois plus de facteurs de risques biomécaniques sur les chantiers. Ils sont plus élevés chez les ouvriers et les salariés des petits établissements.


Suivant la nature des travaux, on observe des types différents de FdR  :

  • Par exemple, les salariés des entreprises de revêtements de sols et de murs, sont particulièrement exposés aux vibrations transmises aux membres supérieurs, aux gestes répétitifs, à la position à genoux.
  • Quant aux employés des chantiers de construction, ils sont, eux, mis à mal par le transport des charges lourdes.



Le problème ne vient pas des comportements individuels mais de la manière d’organiser le travail. Des solutions existent, allons voir de plus près.




3. Mieux vaut prévenir que souffrir : mise en place de stratégies de prévention.

  • Des aides à la manutention :


Déplacer quotidiennement des charges lourdes peut entraîner des TMS. Et pas seulement, des risques d’accident également. Pourtant, des solutions pratiques peuvent être mises en place, pour travailler en sécurité et éviter les arrêts maladie.


Ainsi, on utilise des outils d’aide à la manutention : moins de manutention manuelle à la clef, moins de manutention mal maîtrisée. Pour le levage des matériels et matériaux les plus lourds, on peut penser à des outils indispensables comme le monte-charge,  la grue,  le diable électrique. 


Cependant, il ne suffit pas de posséder ces outils, il est fondamental de les entretenir avec soin et de préparer les salariés à les utiliser avec discernement : par exemple, attention au risque de basculement d’une charge mal arrimée.


Une autre solution pratique : quand on livre, on pense au colisage et aux prises sur les charges.


  • On fait de la place :


Sur le chantier, on soulève, on transporte des charges lourdes et volumineuses et ce n’est pas simple de le faire quand il n’y a pas de place pour les manipuler. Alors, il vaut mieux aménager les accès et les zones de stockage pour faciliter leur transport.


  • On apprend les bons gestes :


Quand on sait  que chaque kilogramme transporté exerce une pression de quatre kilos sur l’articulation des genoux, on comprend  pourquoi il vaut mieux les économiser. Pourquoi ne pas les échauffer cinq minutes avant le travail ?


Le mal de dos affecte à partir de l’âge de cinquante ans la plupart des salariés.


Pour le préserver : on peut varier les positions, alterner les gestes pour éviter les postures répétitives.


Dans tous les cas, la pratique d’une activité physique est indispensable pour apprendre les bonnes positions et surtout, pour ressentir les plus nocives. (3)  Pourquoi ne pas faire appel à un ergothérapeute, afin qu’il enseigne aux salariés les bons mouvements ?

Les TMS constituent une nuisance. Tout comme les accidents sur les chantiers, ce n’est pas une fatalité. Des solutions existent pour les prévenir, un beau chantier en perspective !

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